Echographie & entourage
Je ne sais pas pourquoi je m'apprête à balancer tout ça ici. Ou plutôt si; parce que cela répond à un besoin d'en parler et que je n'ai pas réellement, dans mon entourage, d'ami à qui en causer. Et écrire m'a toujours fait du bien.
Lundi 2 février, ma compagne a passé la première échographie. 12 semaines qu'elle est enceinte. Là où pour notre premier enfant, nous avions réussi à garder le "secret" autour de nous, cette fois ci nous avons été assez bavards. Notre entourage proche, principalement familial, a appris la nouvelle. Les fêtes de fin d'année ont été l'occasion d'annoncer la bonne nouvelle.
Toujours est il que ce lundi après midi, nous avons commencé l'ensemble des visites par un rendez vous avec une sage femme. L'entretien a pour objectif de faire un rapide check up' sur les rendez vous à prendre, les éventuels antécédents familiaux, et tout le reste. Une simple formalité qui s'est terminée par l'écoute des battements du cœur de notre enfant. Rassurés, nous avons enchaînés par la fameuse première écho. Elle fût longue. Terriblement longue. Et particulièrement éprouvante quand le médecin nous a annoncé les multiples problèmes et malformations.
Anomalie liée à un problème de fermeture du pôle céphalique et encéphalocèle, un omphalocèle associé rendant impossible la mesure de la clarté nucale, les organes digestifs non remontés et de nombreuses malformations des membres, principalement des bras et des jambes, petits et trapus. Avec en prime un syndrome "mains botes". Concrètement, et sans le jargon médical, c'est la merde.
Nous avons été obligé de faire toutes les démarches pour déclarer la grossesse, afin notamment de rentrer dans un protocole d'analyse d'éventuelles causes, à travers un biopsie qui aura lieu dans les prochains jours. Elle sera accompagnée d'une nouvelle échographie, à partir de laquelle nous pourrons présenter un dossier devant un collège de médecins, pour espérer un IMG, Interruption Médicale de Grossesse.
Nous en sommes réduis à espérer que les problèmes seront suffisamment conséquents pour qu'ils autorisent cette interruption de grossesse.
Pour l'heure, ma compagne est arrêtée, avec suivi psychologique. De mon côté, j'ai réussi à hypothéquer mes vacances et jours de congés afin de l'accompagner dans les prochains jours. Elle vie particulièrement mal le fait de voir son ventre s'arrondir, de continuer à subir les aléas d'une grossesse tout en espérant que le fœtus lui soit retiré.
Sans qu'elle soit pour l'instant au courant, j'ai glané quelques renseignements du corps médical pour savoir comment se passerait cet éventuel et espéré IMG. Très simplement, ils vont lui déclencher l'accouchement. Ou plutôt le simuler. Afin que tout ce bordel sorte par voie naturelle. Accoucher d'un cadavre. Il me faudra alors déclarer tout cela à l'état civil.
Je n'ai pas accès aux suivis. Je n'ai d'ailleurs pas le droit de l'accompagner pour les entretiens avec les psychologues. J'ai juste à être là, du mieux que je peux. Avec toute la douleur et la maladresse qui me caractérisent.
Alors je repense simplement aux nombreuses personnes à qui nous avions annoncé la nouvelle, à l'époque où elle était encore "bonne". Désormais ces gens tentent de nous entourer, s'organisent pour récupérer mon fils à l'école ou me filer un coup de main à la maison.
Si vous hésitez à mettre au courant votre entourage proche d'un début de grossesse, je ne peux que vous inviter à le dire, à leur en parler.
Car quand ça merde, il n'y a finalement qu'eux pour vous aider.
Wed Feb 4 16:39:57 2015 - permalink -
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